Derrière toute tragédie se cache une leçon pour
l’humanité. Encore faut-il se donner la
peine de la trouver.
Le suicide de monsieur Léon Lafleur, directeur de
l’hôpital Saint-Charles-Borromée me démontre une fois de plus le pouvoir impitoyable
des médias. Je n’approuve certainement
pas le manque de dignité avec le lequel sont trop souvent traités les citoyens
en position de faiblesse qu’ils soient malades, assistés sociaux ou détenus. J’enterre d’ailleurs aujourd’hui même ma
grand-mère décédée subitement suite à une pyélonéphrite diagnostiquée trop tard à cause de l’indolence du
personnel de l’établissement où elle résidait.
Je n’approuve pas non
plus la réaction du directeur de l’hôpital telle que rapportée par les médias
lorsque interviewé sur les agissements de son personnel. Je précise bien « telle
que rapportée » car je nourris une méfiance grandissante par rapport à la
fidélité des propos rapportés par les médias.
Par contre, je
déplore l’intérêt manifestement mercantile, voire même sadique, qu’ont les
médias de lyncher virtuellement un homme public au nom de la vertu sociale
sinon journalistique. Je parle en
connaissance de cause pour avoir goûter personnellement à la soupe mais mon cas
n’est pas isolé. Comment d’hommes, trouvés
ultérieurement innocents, ont songé au suicide après avoir été traînés dans la
boue par les médias? Que ce soit au nom
de la défense des droits des enfants (cas d’agression sexuelle), des femmes
(cas de violence conjugale) ou tout récemment des patients (cas de monsieur
Lafleur), les médias anéantissent à toutes fins utiles le concept de
présomption d’innocence si cher à la justice canadienne.
Au-delà de leurs
objectifs de rentabilité, les médias ont-ils oublié qu’ils jouent aussi un rôle
social tout aussi important que l’appareil politique ou judiciaire? Les journalistes sont dus pour un examen de
conscience.