Sunday, 7 August 2005

Taxons la malbouffe


Il y a vingt ans, l'ennemi numéro 1 de la population était le tabagisme. Aujourd'hui I'obésité a dérobé cette première place. Le problème de sous-financement du système de santé n'est donc pas prêt de se résorber, bien au contraire. Pour avoir une idée de ce qui nous attend, il suffit de regarder vers le sud. Aux États-unis, l'obésité a fait carrément exploser les coûts de la santé au cours des dix dernières années. Québec devra donc augmenter substantiellement le budget de la santé sans quoi la qualité des soins continuera de se détériorer.

Qu'on le veuille on non, cet accroissement du budget passe inexorablement par un accroissement parallèle du fardeau fiscal. La question est de déterminer comment taxer davantage la population.

On a suggéré récemment de hausser la taxe de vente provinciale. À mon sens, cette mesure ne serait pas équitable car les coûts de santé sont très variables d'un citoyen à l'autre. Certes on ne reprocher à un individu d'avoir une santé plus fragile. Néanmoins on peut certainement pénaliser un individu qui adopte sciemment des habitudes de vie qui causent préjudice à sa santé. Or le lien entre l'obésité et la malbouffe est clairement établi.

Taxer la malbouffe accomplirait deux objectifs louables. D'une part, pénaliser la délinquance alimentaire m'apparait socialement équitable. D'autre part, l'augmentation des prix réduirait la part de marché de la malbouffe et incidemment les coûts du système de santé.

Il reste maintenant à définir le terme "malbouffe" d'un point de vue législatif. La loi devrait minimalement taxer tout aliment préparé avec sucre ajouté ou edulcorant. Ainsi le cola serait taxé mais non les bananes. La loi devrait aller aussi loin que de taxer l'index glycémique des aliments préparés. Ainsi le pain blanc et les pates blanches seraient taxés mais non leur contrepartie de blé entier ou intégral.

La loi devrait également taxer tout aliment préparé avec des gras trans (Ottawa devait bannir ces aliments mais la chambre des communes ne semble pas pressée de mettre en application ce projet de loi). Ainsi les frites de la plupart des grandes chaines de malbouffe seraient doublement taxées: une fois à cause de l'index glycémique et une fois à cause des gras trans.