« Depuis
30 ans, les Canadiens ont réduit de 44% leur consommation de beurre et ont
massivement délaissé le lait homogénéisé à 3,25% de matières grasses. »
écrivait Stéphanie Bérubé aujourd'hui dans son article « Les carottes
sont cuites » en première page de La Presse. En fait, depuis 30 ans, les Canadiens
suivent les conseils de leur diététiste et mangent beaucoup moins gras
qu’auparavant. Résultat? L’obésité bat aujourd’hui des records historiques au
pays.
Surpris? Il
y a plus de 20 ans que les études scientifiques démontrent que manger gras ne
fait pas nécessairement engraisser et qu’une carence en gras peut sérieusement
affecter la santé. Faut-il le rappeler, l’acide gras oméga-3 fait partie de la
famille des gras et son rôle est crucial pour prévenir plusieurs désordres
physiologiques et même psychiatriques. Manger moins gras implique
nécessairement une proportion plus importante de glucides dans l’assiette.
L’article de madame Bérubé confirme d’ailleurs que les Canadiens mangent 3,5
fois plus de riz qu’il y a 30 ans. Or un excès de glucides, en particulier de
féculents, est l’une des principales causes d’obésité en occident.
Les
féculents comme les pâtes, le riz, le pain, les pommes de terre sont des
calories vides, c’est-à-dire qu’ils fournissent beaucoup de calories mais
relativement bien peu de vitamines, minéraux et polyphénols. De plus, leur
index glycémique élevé détracte le mécanisme de la satiété si bien que leur
consommation détermine presque inexorablement une surconsommation de calories.
En revanche, l’huile d’olive, qui constitue un excellent gras, contient de la
cholécystokinine, une substance qui agit comme véritable coupe-faim. Ce même
index glycémique élevé détracte également la régulation de l’insuline,
entrainant de ce fait, le diabète de type 2 à long terme. Bref manger moins
gras fait… engraisser. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer
l’alimentation des porcs dans les porcheries modernes. Ils sont nourris
exclusivement au grain. Pas un seul gramme de gras ne pénètre dans leur estomac
et pourtant, ils sont bien dodus en arrivant à l’abattoir.
Avec la
popularité grandissante des aliments dits « légers » ou « faible
en gras » et, pire encore, du végétarisme, les glucides occupent désormais
une proportion trop importante de notre alimentation. Les conséquences sur la
santé sont nombreuses et néfastes. Une surconsommation de glucides favorise le
mauvais cholestérol (LDL) dans le sang (en proportion du cholestérol total). De
plus, une surconsommation de glucides entraine également une élévation des
triglycérides dans le sang. Or ces deux paramètres physiologiques sont
intimement corrélés avec l’incidence de cardiopathies.
Envers et
contre toutes les études scientifiques, la plupart des diététistes continuent
de démoniser les aliments gras.
Certaines diététistes poussent même l’hérésie jusqu’à écrire des livres et
articles virtuels préconisant le végétalisme. Il n’y a pas si longtemps encore,
elles favorisaient la margarine au beurre. Or la margarine est constituée de
gras trans, le seul type de gras irrémédiablement néfaste pour la santé.
Non seulement,
les études auxquelles je fais allusion sont aujourd’hui facilement disponibles
sur Internet mais plusieurs auteurs ont écrit des livres pour en vulgariser les
résultats comme les docteurs Gerald Reaven et Barry Sears aux États-Unis ou
encore moi-même au Québec. Quelles excuses ont alors certaines diététistes pour
ne pas rafraîchir leur discours périmé? Si un ingénieur civil spécifiait encore
aujourd’hui de la mousse d’urée formaldéhyde comme isolant dans un bâtiment, il
serait radié de l’Ordre des Ingénieurs du Québec. Pourquoi notre société
est-elle plus tolérante à l’égard des diététistes qui refusent ou négligent de
se renouveler?
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