Thursday, 30 August 2012

Le mal du gluten : mythe ou réalité?



Le mot gluten court actuellement sur toutes les lèvres. À en croire certains, l’ingestion du gluten serait responsable d’à peu près tous les maux dont nous sommes affligés…

Certes, il s’agit là d’une exagération mais il n’y a tout de même pas de fumée sans feu. Dans ce climat de confusion, il y a lieu de remettre les pendules à l’heure.

Qu’est-ce que le gluten ?

Le mot provient du latin et signifie littéralement « colle ». Il s’agit d’un complexe de protéines qu’on retrouve essentiellement dans le grain de blé et donc ses produits dérivés (boulangerie, pâtisserie, pâtes alimentaires…)

Le gluten est une composante essentielle du pain car il emprisonne les bulles de gaz carbonique que produisent les ferments, ce qui fait lever la pâte. Une farine sans gluten n’est pas panifiable. C’est pourquoi, les pains de maïs, d’avoine, de sarrasin ou de soya contiennent souvent une bonne part de farine de blé.

Le problème avec le gluten

Chez certains individus, surtout les jeunes enfants, l’ingestion répétée et/ou excessive de gluten provoque une inflammation de la paroi intestinale, ce qui enraye son fonctionnement et entraîne une panoplie de symptômes comme la diarrhée, des vomissements, la perte de poids, etc.

Moins de 1% de la population occidentale est atteinte de la maladie céliaque et doit conséquemment éliminer complètement le gluten de son alimentation. Par contre, le gluten ne pose aucun problème pour la majorité des gens et ce, peu importe la quantité ingérée. Néanmoins près du tiers de la population réagit mal à une consommation excessive de gluten. Comme le pain et les pâtes alimentaires sont la principale source de gluten, il est indiqué pour ces gens de réviser leurs habitudes alimentaires à cet égard.

Parallèle avec le diabète

Donc, pour 99% de la population, ce n’est pas le gluten mais l’excès de gluten qui est dommageable, tout comme pour le sucre. L’organisme tolère bien le sucre naturel des fruits tout comme le gluten naturel des blés ancestraux non raffinés. Un excès de sucre peut entrainer le diabète de type 2 tout comme un excès de gluten peut irriter la paroi intestinale.  Évidemment, il n’y a pas de lien médical entre le diabète de type 1 et la maladie céliaque; ce parallèle sert uniquement à des fins didactiques.

Réduire sa consommation de gluten en 4 étapes

1. Éviter les pains avec gluten ajouté. Pour ce faire, il suffit de consulter la liste des ingrédients. Certaines boulangeries d’apparence artisanale rajoutent du gluten dans leur pain afin de lui donner une texture souple malgré une teneur élevée en fibre; or, ces deux objectifs sont contradictoires.

2. Éviter la farine blanche et ses produits dérivés car sa concentration en gluten est proportionnellement plus grande puisque le germe et le son ont été retirés. Privilégier les pains faits de farine intégrale et idéalement moulue sur pierre.

3. Privilégier le pain de levain par rapport au pain de levure. L’action enzymatique du levain décompose la protéine de gluten en ses acides aminés, ce qui lui retire ses propriétés inflammatoires.

4. Privilégier les variétés ancestrales de blé comme le blé de Khorasan (Kamut) ou encore l’épeautre. Sans qu’on sache exactement pourquoi, le gluten de ces blés est mieux digéré par l’organisme.

Le pain de nos ancêtres

Évidemment, une tranche de pain faible en gluten sera plus dense et plus cassante qu’un pain industriel. Néanmoins, un tel pain, comme l’appréciaient nos ancêtres, est beaucoup plus savoureux que ces « pains » dits sans gluten qu’il n’est pas nécessaire de consommer si on est pas céliaque.

Il faut se rappeler que le blé constitue 75% des sources de fibre en Amérique du Nord. Bannir entièrement le blé de son alimentation sans raison médicale et sans remplacer ses sources de fibres peut donc avoir des conséquences fâcheuses sur la santé. En nutrition, tout est une question d’équilibre.

Ainsi, il vaut mieux, à titre préventif, éviter les pâtes et pains riches en gluten. Toutefois, sauf si un individu est médicalement diagnostiqué céliaque, il n’y a pas lieu d’éliminer complètement le gluten de son alimentation. Hélas, le gluten semble devenu aujourd’hui le bouc émissaire de tous les symptômes et en particulier, les symptômes psychosomatiques.

La science de la nutrition a déjà vu passer plusieurs modes et celle-ci passera comme toutes les autres.

Wednesday, 22 August 2012

La culture ne se limite pas à la langue



Le PQ ne cache plus sa haine viscérale des anglophones. Il propose maintenant d’interdire l’accès à la vie politique au Québec à un candidat qui échouerait son test de français. Ainsi un Montréalais d’origine irlandaise né à Montréal, dont le père est né à Montréal ainsi que le grand-père, et l’arrière-grand-père n’est pas encore assez Québécois aux yeux du parti pour poser légitimement sa candidature aux élections alors qu’un maghrébin fraichement débarqué et prônant la charia, a sa bénédiction, puisqu’il parle français. Or, s’il y a un trèfle sur le drapeau de Montréal, c’est parce que justement les Irlandais en sont l’un des peuples fondateurs. On devrait au moins leur permettre de se présenter aux élections municipales !

Il est temps que les nationalistes décrochent de leur obsession linguistique. Nous ne sommes plus en 1960 mais en 2012. La menace culturelle ne provient plus des méchants anglais mais des islamistes radicaux qui veulent nous évangéliser et ainsi nous ramener au Moyen-âge sur le plan social. Le gouvernement devrait notamment réviser ses priorités en matière d’immigration. Je préfère encore accueillir au Québec un italien qui baragouine le français mais qui partage mes valeurs morales.

Ci-joint une photo que j’ai croquée d’une femme en Niqab dans le quartier Côte-des-Neige la semaine dernière à Montréal.  À quand la Burqa?!


Monday, 25 June 2012

Les limites de la démocratie


On dit de la démocratie que c’est le pire système politique... à l’exception de tous les autres. Quand on suit les événements en Syrie, on ne peut que se réjouir d’habiter dans un pays démocratique. Toutefois, avec le dérapage de la crise étudiante, il faut bien admettre que notre système politique est encore perfectible.

Le gel des frais de scolarité est une cause noble pour laquelle j’ai moi-même milité alors que j’étais leader étudiant. Néanmoins, les méthodes qu’utilisent maintenant les étudiants pour revendiquer leurs droits sont moins nobles tout comme l’intransigeance de leurs nouveaux leaders. Les pertes économiques engendrées par les manifestations dépassent plusieurs fois l’enjeu économique des frais de scolarité. Ça ne fait plus aucun sens. S’il fallait prendre la population en otage à chaque décision impopulaire du gouvernement, l’anarchie s’installerait rapidement et c’est justement le fantasme de plusieurs groupuscules politiques.

D’aucuns me diront que la crise sociale actuelle dépasse largement la cause étudiante et ils ont raison. Néanmoins je doute fort de l’efficacité d’un tel mouvement éclectique qui tire à tous azimuts. Il faudrait que le mouvement focalise ses revendications autours d’un sujet à la fois. Disons, par exemple, la corruption. Dans ce cas précis, j’irais jouer de la casserole moi-aussi. Or il est peu probable que ce pot-pourri de frustrés de la société accouche d’un discours cohérent.

Hélas, la démocratie favorise ceux qui parlent le plus fort et non forcément ceux qui parlent le plus intelligemment. Les intérêts des gens les plus productifs dans la société sont souvent mal représentés pour la simple raison qu’ils n’ont pas le temps de manifester; ils doivent travailler pour nourrir ceux qui manifestent.

Actuellement au Canada, tous les citoyens majeurs ont le même droit de vote qu’ils soient sur l’aide sociale ou bien qu’ils payent une fortune d’impôt. L’heure est peut-être venue de remettre en question ce sacro-saint principe. Pourquoi serait-il si odieux d’accorder plus de poids à l‘opinion politique d’un citoyen qui s’est démarqué de ses pairs de par les fonctions qu’il occupe dans la société? Aujourd’hui un permis est requis pour conduire une chaloupe à moteur ou encore des cartes de compétences pour passer le balai sur un chantier de construction; par contre, n’importe quel analphabète peut voter. Pourtant, la gouvernance du pays n’est-elle pas un enjeu de première importance?

L’autre inconvénient de notre système politique est qu’on vote pour un parti au lieu de voter pour des idées. Par exemple, au Québec, la gauche vient avec la souveraineté et la droite avec le fédéralisme. Ainsi un entrepreneur en construction anglophone qui a été injustement écarté d’un appel d’offre public hésitera avant de voter contre monsieur Charest parce qu’élire le PQ est un pas vers la souveraineté. Un chef d’entreprise pourtant souverainiste hésitera tout autant à voter PQ après avoir vu  madame Marois arborer le carré rouge.  Au lieu de voter pour un parti, pourquoi ne pourrions-nous pas voter pour des ministres individuels? L’équipe ministérielle issue d’un tel vote pourrait ainsi provenir de plusieurs partis.

Bien-entendu, ce n’est pas demain la veille qu’un gouvernement osera entreprendre de telles réformes. En attendant, j’invite tous les manifestants à exercer leurs droits de façon démocratique, soit en se présentant aux urnes plutôt qu’en empêchant leurs collègues de suivre leurs cours. J’espère aussi que la majorité silencieuse votera massivement. Il est temps qu’on sonne la fin de la récréation.

Sunday, 13 May 2012

Bombes fumigènes dans le métro : l’enfant-roi a grandi

Depuis longtemps je m’inquiète de la façon dont on élève maintenant nos enfants. À l’école, ils apprennent leurs droits plus que toute autre génération précédente mais on passe vite sur leurs responsabilités. À la maison, les parents sont au service de tous les caprices de leurs enfants. On ne leur ordonne plus de faire leur lit, on négocie désormais pour qu’ils le fassent. On ne les punit plus; on leur explique en quoi leur comportement n’est pas approprié. Quand l’enfant d’aujourd’hui n’a pas ce qu’il veut, il fait une crise et ses parents abdiquent rapidement. Plus la crise est intense, plus vite il obtient sa méga-poutine ou encore son nouveau jeux vidéo. D’ailleurs, les enfants dictent désormais le contenu de leur assiette. Il n’est plus question de les forcer à manger leurs brocolis. Il n’est pas question non plus de les forcer à suivre leurs parents en ski de fond; ça demande un trop gros effort physique. Il faut éviter de les contrarier ou autrement les contraindre.

Depuis longtemps que je me demande comment ces enfants-roi allaient vieillir. Alors qu’ils n’ont jamais accepté un « non » comme réponse auparavant, comment ces enfants rendus à l’âge adulte allaient-ils réagir aux contraintes et contrariétés inévitables de la vie? J’ai eu ma réponse avec la grève pour les droits de scolarité. Quand il était jeune, l’enfant-roi cassait ses jouets pour exprimer son mécontentement. Aujourd’hui, il casse des vitrines. Avant il refusait de faire le ménage de sa chambre, aujourd’hui il refuse d’assister à ses cours. Le gouvernement a remplacé ses parents comme figure d’autorité; l’enfant-roi s’attend donc à faire marcher le gouvernement comme il a toujours fait marcher ses parents. Mais cette fois-ci, ce ne fonctionne pas : le gouvernement fait la sourde oreille aux revendications étudiantes. C’est l’insulte suprême pour l’enfant-roi qui a grandi. Ses droits sont bafoués et dans son égocentrisme délirant il se compare déjà à ses pairs en Iran ou en Chine. Dans sa bulle d’ex-enfant-roi, le terrorisme devient justifié et voilà l’explication pour les bombes fumigènes dans le métro.

On peut certainement blâmer les jeunes d’aujourd’hui pour avoir rompu notre belle tradition de non-violence au pays. Toutefois, il faudrait aussi blâmer leurs parents et instituteurs qui n’ont pas eu le courage de les élever adéquatement. Aujourd’hui, on en paye le prix.