Friday, 30 September 2005

Lettre ouverte à André Chagnon


Monsieur Chagnon,

Au départ, j’ai été profondément ému par votre offre de fournir 400 millions de dollars de votre poche pour lutter contre l’obésité pandémique chez les jeunes. Nombre d’intellectuels de gauche prétendent sans vergogne que le sens social et le sens des affaires ne peuvent cohabiter chez un même individu. Or je m’entendais déjà vous citer comme grand capitaliste et philanthrope de ce monde pour leur clouer le bec.

Ensuite, j’ai commencé à voir le jupon dépasser. J’ai compris que vous cherchiez à installer confortablement votre lucrative chaîne de restauration Le Commensal à travers toutes les écoles du Québec. Votre stratégie m’a fait sourire mais nullement choqué. Après tout, quand le Canada aide financièrement un pays de tiers du monde à la suite d’une catastrophe naturelle, l’argent revient souvent au bercail via les nombreuses entreprises canadiennes qu’il impose pour la reconstruction. À cheval donné, on ne regarde pas la bride.

Finalement, je me suis rappelé que Le Commensal ne servait pas de viande et que vous étiez d’ailleurs un Ayatollah reconnu du végétarisme pur et dur. Là j’ai commencé à déchanter.  Pardonnez-moi cette comparaison scabreuse mais votre tactique ma rappelle celle des gourous sans scrupules qui profite des difficultés des gens pour les enrôler dans leur secte. 

Bien sûr une carence en fruits et légumes hypothèque sérieusement la santé et la croissance de nos jeunes. Toutefois une carence en viande, en fer et en huile de poisson causera tout autant de dommages sinon plus. Remplacer la malbouffe par le végétarisme ne fera donc que déplacer le problème.

Si vous agissez véritablement par altruisme, utilisez vos sous et vos aptitudes évangélisatrices pour convertir nos jeunes à manger équilibrer et à bannir la malbouffe de leur alimentation. Les colas, chips et frites ne contiennent aucune protéine ou gras animal mais causent pourtant autant de décès que le tabagisme.

L’alimentation est une science médicale et non une science sociale. Ne laissez pas vos idéaux politiques ou spirituels altérer votre jugement scientifique. 

Tuesday, 27 September 2005

Y a-t-il un journaliste à La Presse ?


Madame Elkouri,

Descendez de votre tour d’ivoire, traversez la rue et rendez-vous au Palais de justice de Montréal. Ne laissez pas vos idéaux féministes vous aveugler pour un instant et vous verrez qu’il existe bel et bien une justice à deux vitesses au Québec.

En théorie, le patrimoine familial est divisé moitié-moitié à la suite d’un divorce. En pratique, il n’en est rien. Notre si cher principe de droit, l’habeas corpus, ne résiste pas à une accusation de violence conjugale. N’importe quelle femme au Québec peut faire incarcérer son conjoint en claquant des doigts et ce, sans preuve ni témoin.

Plusieurs avocats véreux ont compris le système et n’hésite pas à conseiller à leurs clientes de se parjurer en Cour pour discréditer leur conjoint. Souvent les accusés sont innocentés mais trop tard car le mal est fait. L’ostracisme social dont est victime l’agresseur présumé mine sa crédibilité et le force à négocier son divorce à rabais.

Je suis passé à la varlope ainsi que tous mes amis le moindrement fortunés. C’est un phénomène de génération. C’est comme-ci les juges actuels voulaient nous faire payer les abus des hommes de leur âge.

Faite consciencieusement votre travail de journaliste et vous découvrirez des statistiques dérangeantes comme le taux de suicide chez les hommes récemment divorcés ou encore le taux de violence conjugale chez les couples lesbiens. Vos idées reçues en prendront un dur coup.

En matière de justice matrimoniale, les histoires d’horreur pleuvent au Québec. À moi seul, j’en connais suffisamment pour vous donner la nausée.