Hélas, un
autre drame familial au Québec cette semaine a fait quatre morts dont trois
innocents. En effet, ce chauffard qui lundi provoquait deux collisions
volontaires en moins de dix minutes agissait sous le choc d’une séparation. À
la fin du mois dernier, sa conjointe lui avait annoncé qu’elle souhaitait
refaire sa vie avec un autre homme malgré leur relation de 25 ans et leur fils de
4 ans.
Les
féministes monteront bientôt au créneau pour dénoncer une fois de plus à quel
point les hommes sont violents. Malheureusement, ce message n’aidera en rien à
prévenir que de telle tragédie se produisent à nouveau. Nos dirigeants
saisiront probablement aussi l’opportunité pour se faire du capital politique
en octroyant de nouveaux crédits aux centres d’aide aux femmes victimes de
violences conjugales. Malgré toute la sympathie qu’on peut éprouver pour ces
victimes, de tels crédits ne contribueront pas à la prévention de la violence.
À mon sens,
la première étape vers la prévention est de cesser de toujours chercher un
coupable. Quand il y a rupture amoureuse, il n’y a pas de coupable. L’amour
dure rarement toute une vie. C’est tout. Or la judiciairisation
matrimoniale n’a rien fait pour aider la cause. Policiers, avocats, juges,
procureurs de la Couronne…tout le personnel de l’appareil judiciaire est
conditionné à penser en noir et blanc : on gagne ou on perd une cause, on
est coupable ou non-coupable…. Malheureusement, la psychologie humaine est
beaucoup plus complexe que cela : les bons et les méchants n’existent pas
vraiment.
La seconde
étape est d’admettre qu’un homme qui pose un geste de violence n’est pas
nécessairement un homme violent (avis aux Dr Mailloux de ce monde). Plus
souvent qu’autrement, un homme qui pose un geste isolé de violence vit en fait
une profonde dépression. Or, dans nos préjugés sociaux, on n’admet que le
modèle féminin de la dépression; celui-ci se manifeste par le chagrin et la
déprime. Pour des raisons que seul le Créateur pourrait justifier (ou la Nature
selon nos croyances), la violence devient un mode de communication pour le
mammifère mâle en détresse psychologique. Ce n’est donc pas en jugeant les
hommes qu’on préviendra la violence mais plutôt en dévouant des ressources afin
de mieux comprendre ce mécanisme psychologique, de reconnaitre la spirale de la
violence plus tôt dans son processus et de mieux encadrer les hommes à risque.
Par « encadrer », je n’entends pas « emprisonner »; la
séquestration ne fait que reporter le problème et souvent hélas elle transforme
une querelle de couple anodine en drame familial.
On a tort
de croire que le sexe fort est masculin. Si l’homme est plus fort physiquement,
la femme est en revanche beaucoup solide psychologiquement. Elle se remettra
plus facilement d’un échec amoureux. Les statistiques en témoignent : les
hommes fraichement divorcés ont un taux de suicide plus élevé que n’importe
quel autre groupe social. Dans un film d’Hollywood, les gens violents sont des
brutes sans sentiments. Dans la vraie vie, les gens violents sont des êtres
fragiles. Ils ont besoin d’aide, pas d’être jugés, et encore moins d’être
ostracisés.
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